Une propriété sujette à controverse sur l’ile de Ré

Huit cent dix milles euros : prix auquel  le conseil général de Charente-Maritime s’apprête à acquérir une propriété située face à la mer à Sainte-Marie-de-Ré. Si l’opinion publique se focalise particulièrement sur cette petite villa des années 60, c’est parce qu’une fois entre les mains du Département, elle sera rasée afin que le terrain soit rendu à la nature.  Léon gendre, conseiller général de Charente-Maritime compte, en effet, « demander au Département d’exercer son droit de préemption sur ce bien en vue de sa destruction » au nom de la reconquête des espaces naturels. La propriétaire, une notaire domiciliée dans la région parisienne, a été informée de ce projet par le conseiller général du canton sud de l’île de Ré.

 

Décision sujette à controverse

Dans un courriel adressé à la rédaction d’un quotidien national, la propriétaire se demande si, pour la préservation des espaces naturels, une dépense de 810 000 euros est judicieuse alors que la propriété est située  en zone urbanisée. « Une préemption isolée ne peut en aucun cas s’inscrire dans une politique cohérente de gestion des territoires », ajoute-t-elle.

Interrogé sur la question, Dominique Bussereau, président du conseil général de Charente-Maritime qualifie l’initiative de la propriétaire de lobbying. Le pouvoir public rappelle d’ailleurs que la maison a été construite avant le premier plan d’urbanisme de l’île de Ré et qu’elle constitue « l’exemple même de la construction qui n’aurait jamais dû exister ».

Action onéreuse pour l’environnement

S’il décide de concrétiser sa décision de se porter acquéreur, le conseil général de Charente-Maritime paiera les 2 300 mètres carrés de la propriété au prix du marché, soit 371 euros le mètre carré. Et cette somme totale représente le tiers de l’enveloppe de 2.7 millions d’euros destinée à la préemption et à la gestion des espaces naturels sensibles.

Ce prix fort, le conseiller général maire de La Flotte l’estime donc justifié pour protéger dame Nature des « constructions parasites », catégorie à laquelle appartiendrait donc la petite villa.

 

L’acquisition demeure, pour le moment, dans l’ordre des hypothèses. La décision  de la commission permanente durant sa prochaine réunion tranchera sur la concrétisation ou non de la préemption. Une décision très attendue par la propriétaire mais aussi par ceux des constructions voisines.

 

 

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